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Nicolas Sauret, « Collaboration de recherche avec les musées, une opportunité pour penser l’appropriation des ressources », in Joëlle Le Marec. , Ewa Maczek. Musées et Recherche. Expérimenter et coopérer : dialogues sur le sens de l’innovation, Dijon, OCIM, 2015, p. 119‑131.

Thomas Carrier-Lafleur, « « Le contraire de l’espace ». La place de la littérature chez Blanchot, Céline et Foucault », Word and Text, vol. 5 / 1‑2, 2015, p. 107‑122.

Le présent article n’est pas une étude comparée des œuvres de Blanchot, de Céline et de Foucault. Notre ambition est beaucoup plus ciblée : ce que nous aimerions expérimenter, à travers une série d’analyses et de remarques, c’est la place qu’occupe la littérature dans ces œuvres qui, même si elles ne se ressemblent pas, sont pourtant essentiellement analogues, car elles travaillent toutes trois le thème du dehors, inséparable du nom de Blanchot. Dans ces trois projets, la littérature est investie d’une tâche semblable, celle qui consiste à arpenter les lieux de la pensée propre au vingtième siècle. Or ces explorations ont pour effet de déplacer le noyau dur de l’ordre, des discours et du savoir, au profit de nouveaux espaces décentrés, ceux-là mêmes dans lesquels la parole littéraire trouve son berceau. Lieux atopiques, Thomas l’Obscur, Voyage au bout de la nuit et Les Mots et les choses dessinent la carte négative des expériences de l’ordre à l’ère de la modernité.

Thomas Carrier-Lafleur et Guillaume Lavoie, « La réflexion médiatique dans Kid Sentiment de Jacques Godbout », Nouvelles vues. Revue sur les pratiques et les théories du cinéma au Québec, 2015.

Réalisé en 1967 et sorti en 1968, Kid Sentiment propose une réflexion dont le sujet est au moins double. D’un côté, il s’agit d’enquêter sur la « jeunesse d’aujourd’hui », grâce à la participation de deux membres du groupe rock Les Sinners, François Guy et Louis Parizeau, accompagnés de leurs deux amies de cœur, Andrée Cousineau et Michèle Mercure, quatre jeunes gens qui pour l’occasion incarnent des adolescents très « à gogo » en pleine découverte de la carte de Tendre. Par un maillage très serré de modes de communications, dont le présent article proposera l’analyse structurale, Godbout explore les différentes situations et thématiques constitutives de l’imaginaire de cette jeunesse « gogo » ou « yéyé ». D’un autre côté, ce treizième film sert de laboratoire réflexif pour le réalisateur, dans la mesure où à la question symbolique « qu’est-ce que la jeunesse en 1967-68? » s’ajoute une réflexion formelle sur le statut du cinéma direct, dont Kid Sentiment représente une manifestation tardive, et en cela maniériste.

Thomas Carrier-Lafleur, « Archéologie de la vie moderne. Foucault, Baudelaire, Proust et la question du présent », in Michel Brix, (éd.). Archéologie du Contre Sainte-Beuve, éd. Michel Brix, Paris, Classiques Garnier, 2015, (« Bibliothèque proustienne », 14), p. 121‑138.

Thomas Carrier-Lafleur, L’Œil cinématographique de Proust, Paris, Classiques Garnier, 2015, 713 p., (« Bibliothèque Proustienne », 15).

Dans une enquête qui le mènera à travers une série d'expérimentations ayant lieu du côté des adaptations, des images et du temps, le lecteur aura l'occasion de se questionner sur la place de l'œuvre et de la pensée de Marcel Proust dans le cinéma, mais aussi sur le rôle du cinéma dans celles-ci.

Thomas Carrier-Lafleur, « Le mystère Littérature : la vocation « marginale » chez Foucault, Proust et Cendrars », Cygne noir. Revue d’exploration sémiotique, 2015.

Le présent article sera divisé en deux temps, qui communiquent dans la mesure où ils développent le même problème à partir de deux points de vue connexes. Premièrement, il sera question de la pensée littéraire que déploie l’entreprise archéologique du « premier » Michel Foucault (soit du milieu des années 1950 jusqu’à la publication de Les mots et les choses en 1966). L’intérêt de cette pensée réside en sa tentative de rendre simultanée autant une archéologie du savoir qu’une archéologie littéraire, dans la mesure où les œuvres de la littérature, plutôt que de reproduire « l’état des signes », viennent y ajouter un incommensurable mystère. On trouve ainsi chez Foucault l’idée que la littérature à l’ère de la modernité représente un mystérieux appel du « dehors » – c’est-à-dire de l’être pur du langage, lieu aussi paradoxal qu’insituable –, que l’écrivain devra instaurer au sein de sa propre existence. Dans un deuxième temps, seront analysées à titre d’illustrations critiques les entreprises littéraires contraires mais complémentaires de Proust et de Cendrars, en ce qu’elles permettront de mettre en relief ce « mystère » dont la littérature moderne est devenue le signe.

Thomas Carrier-Lafleur, « Le roman d’apprentissage à l’ère de la modernité : Foucault, Pirandello, Aragon et le spectacle du siècle », @nalyses, vol. 10 / 1, 2015, p. 240‑274.

Au carrefour des discours philosophiques, historiques et fictionnels sur la modernité, cet article entend arpenter la question – essentiellement littéraire – du regard de la contemporanéité, telle que posée par l’entreprise archéologique de Michel Foucault et récemment reprise par Giorgio Agamben. Après une démonstration qui soulèvera directement les diverses problématiques de cette question, seront étudiées leurs remédiations romanesques, grâce à une analyse comparée des romans d’apprentissage de la posture contemporaine que sont On tourne (1915) de Luigi Pirandello et Anicet ou le Panorama, roman (1921) de Louis Aragon. On verra en quoi la réflexion formelle sur la littérature en tant que question posée à la modernité est inséparable d’une réflexion théorique et historique sur ses conditions et ses effets.

Marcello Vitali-Rosati, « Paratexte numérique : la fin de la distinction entre réalité et fiction? », Cahiers ReMix, vol. 1 / 5, 2015.

L’idée que je voudrais essayer d’explorer est la suivante: les éléments paratextuels ont une fonction de seuil entre le hors-texte et le texte; par ce biais, ils nous permettent aussi le passage entre le niveau extradiégétique et le niveau diégétique, et, finalement, dans le cas de la littérature, entre réalité et fiction. Si ce modèle est assez défini dans le cas de l’édition papier, l’espace numérique a tendance à le rendre de plus en plus flou. Dans le Web, tout est texte et/ou paratexte; le même élément textuel (une adresse URL, par exemple) peut servir pour déclarer un passage à la fiction ou pour nous faire acheter quelque chose sur un site de ventes en ligne, ou encore pour regarder la météo ou pour gérer notre compte en banque.

Michael E. Sinatra, « Promoting Open Access and Innovations: From Synergies to Le Centre de recherche interuniversitaire sur les humanités numériques », Scholarly and Research Communication, vol. 6 / 4, 2015.

This article discusses the relationship between digital humanities and disciplinary boundaries in the last decade, primarily in the context of the national project Synergies. It offers first an overview of Synergies as a concrete example of the way technological change impacts the very notion of disciplines by trying to create a platform that was interdisciplinary by nature, then discusses the creation of a new Digital Humanities centre in Québec—Le Centre de recherche interuniversitaire sur les humanités numériques – and the ways it was conceived as encompassing a range of disciplinary approach.

Servanne Monjour, « Les virtualités du sténopé dans « Le Retour imaginaire » d’Atiq Rahimi », in Jean-Pierre Montier, (éd.). Transactions photolittéraires, éd. Jean-Pierre Montier, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015, (« Interférences »), p. 359‑371.

Depuis quelque temps déjà, le bruit court que nous serions entrés dans « l'ère du virtuel», sans que l'on sache très bien ce qu'une telle expression signifie - et qui, d'ailleurs, cache une grande confusion avec l'avènement des nouvelles technologies numériques. Si, incontestablement, l'outil numérique aura marqué le tournant du XXIe siècle, la révolution souvent promise se traduit par davantage de permanences que de ruptures: c'est ainsi que, dans le champ de la photographie, on n'en finit plus d'attendre la disparition définitive de l'argentique, dont la mort est sans cesse reprogrammée. [...]

Jean-Marc Larrue, Théâtre et intermédialité, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2015, 458 p., (« Arts du spectacle. Images et sons, 1564 »).

"Théâtre et intermédialité propose une première application en français, à grande échelle et sur des objets variés – analyses de spectacles, modes de production, discours théoriques – des concepts intermédiaux, ou de concepts repris par l'intermédialité, à l’univers du théâtre. Si les études intermédiales, qui sont nées dans le sillage de la « révolution numérique », ont à peine trente ans, les processus qu’elles contribuent à mettre au jour remontent bien au-delà de cette dernière vague technologique majeure. Le théâtre en offre une très bonne illustration. Art deux fois millénaire, le théâtre est l’une des pratiques intermédiales les plus anciennes et les plus connues. L’intermédialité désigne à la fois un objet, une dynamique et une approche. Comme objet, elle concerne les relations complexes, foisonnantes, instables, polymorphes entre les médias. Cela touche autant des valeurs, des protocoles, des savoirs que des technologies qui passent ainsi, selon les modalités les plus diverses, d’un contexte médial à un autre. Comme dynamique, l’intermédialité est ce qui permet l’évolution, la création et le repositionnement continuel des médias, parfois aussi leur disparition : la dynamique intermédiale produit aussi des résidus (qu’on pense à la machine à écrire). Il découle de cela la nécessité d’une approche originale susceptible de mieux comprendre cet objet et cette dynamique. Les dix-neuf articles de cet ouvrage, en même temps qu’ils explorent le théâtre selon une perspective intermédiale, montrent bien la diversité des phénomènes intermédiaux et des approches qu’on peut en avoir au théâtre comme dans d’autres pratiques."-- Page 4 de la couverture.

« Introduction », in Jean-Marc Larrue, (éd.). Théâtre et intermédialité, éd. Jean-Marc Larrue, Villeneuve-d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2015, (« Arts du spectacle. Images et sons »), p. 13‑23.

On imagine mal aujourd'hui un « spectacle » théâtral qui ne recourrait pas aux technologies de reproduction du son, c'est-à-dire à des « projections » sonores. Ce qui est aujourd'hui la règle était pourtant l'exception il y a moins d'un demi-siècle. Cette anecdote soulève des questions qui sont au coeur de la réflexion intermédiale : la place de la technologie et sa « naturalisation », le rôle des dispositifs, l'agentivité des « usagers », les rapports entre médias et médiations, l'institutionnalisation des pratiques médiatiques, etc. [...]

Michael Nardone, « LISTEN! LISTEN! LISTEN! Jackson Mac Low’s Phonopoetics », AModern, 2015.

It is from within these protean constructions of sound and sense that I want to begin this listening of Mac Low’s 1971 performance at Sir George Williams University (SGWU) in Montreal. The earliest recording of a performance presently available by the American poet, composer, and multimedia performance artist, the 1971 phonotext presents an entirely undocumented mode of Mac Lowian composition. No other recording of Mac Low captures the breadth of his compositions from the mid-1950s through to the early 1970s, and no other presents his extensive use of phonotextual materials in performance. In this essay, I trace out these undocumented aspects of Mac Low’s phonopoetics through a close listening of the performance that always keeps in mind the wider contexts in and through which these compositions make noise. Here, I pursue the ways in which Mac Low’s sonic architectures resonate aspects of his moment’s soundscape – of the Vietnam War, counter-cultures, mass protests and mass media – as he performs a “critical remixing” of his own personal archive of sounds.

Michael Nardone, « We Are the Amp: On the Human Microphone », in Public Poetics. Critical Issues in Canadian Poetry and Poetics, Waterloo, Wilfrid Laurier University Press, 2015, p. 289‑311.

Poetic forms emerge out of public contexts of language, as response, as confrontation. The emergent contexts of forms more traditionally situated within poetic practice have been explored and described widely—for example, the metrical devices of Ancient Greek verse as mnemonic aids for the oral circulation of information across space, and the sestina’s repetitive structure that allowed one to showcase both craft and improvisation during feasts or gatherings.

Laura Mandell, Breaking the book: print humanities in the digital age, 2015.

"Breaking the Book compares and contrasts the print with the digital revolution, emphasizing that those with one foot in manuscript and coterie print cultures have much to reveal to those of us who straddle mass print and new media. Along with altering our notions of what constitutes a "book," the transformation of the printed page to digital text has forced us to question long-held methodologies in literary criticism. In this new manifesto, noted media and digital humanities scholar Laura Mandell explores the cognitive consequences and emotional effects of human interactions with physical books, revealing why the traditional humanities disciplines are resistant to "digital" humanities."--Jacket.

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