Enrico Agostini Marchese, « Plaidoyer pour la normalité », Sens Public, avril 2018.
Est-il possible de penser la littérature numérique au-delà de sa spécificité technique et technologique ? Comment analyser cette production littéraire avec les outils littéraires « classiques » ? Dans son livre Pour une poétique numérique. Littérature et internet, au moyen d’une approche multidisciplinaire capable de passer aisément de la théorie sémiotique du rapport entre image et texte à une réflexion sur les pratiques contemporaines d’archivage, Gilles Bonnet propose une analyse exhaustive du domaine de la littérature numérique française contemporaine. Véritable état de la question au sein du domaine, ressource bibliographique incontournable et anthologie, ce texte est non seulement une pierre de touche pour toute recherche sur le sujet, mais aussi une puissante déclaration de légitimité d’un champ littéraire trop souvent négligé par l’institution.
Thomas Carrier-Lafleur, André Gaudreault, Servanne Monjour[et al.], « L’invention littéraire des médias », Sens Public, avril 2018.
Les médias existeraient-ils sans la littérature ? Pourrait-on parler de « télévision », de « photographie », de « cinéma » ou du « numérique » sans que ces dispositifs aient aussi été construits, institutionnalisés et même parfois déconstruits dans l’imaginaire collectif par la littérature et son discours ? À l’heure où le numérique semble encore s’inventer, le présent dossier vise à souligner le rôle du fait littéraire dans la construction de nos médias. En même temps, l’hybridation médiatique de notre contemporanéité numérique rend nécessaire une réflexion sur la capacité des médias à se réinventer réciproquement, renouvelant chaque fois l’ordre du discours et la fonction de la littérature. En raison de sa capacité à témoigner de l’hétérogénéité de notre univers médiatique, la littérature offre un terrain privilégié – où tout reste encore à faire – pour mener une telle recherche.