La science-fiction investit la littérature numérique, tant par ses thématiques que par l’envie
même de rêver des formes littéraires du futur, permettant de convoquer les technologies pour
écrire des mondes de SF au plus près des besoins des œuvres. La littérature numérique, quant à
elle, offre à la science-fiction un éventail de formes et de gestes de lecture nous permettant de
repenser l’immersion (cf. Ryan, Triclot).
Il est nécessaire de comprendre comment ces derniers permettent une superposition du monde
second et du quotidien du.de la lecteur.rice pour envisager les narrations numériques de sciencefiction. Ainsi, les notifictions (Bouchardon, 2012), comme la série Lifeline, en incluant la durée
extradiégétique, l’attente et des interfaces intimes de messagerie, superposent les temporalités,
tandis que des œuvres géolocalisées, comme It Must Have Been Dark by Then, permettent
d’apercevoir les lieux qui nous entourent, comme décors futuristes ou dystopiques. La présence
même d’un moyen d’interaction entre les mains du.de la lecteur.ice le.a place dans une position
particulière de réception et d’exploration de l’univers. Ce dernier influera également,
rapprochant l’œuvre du corps lorsqu’elle convoque du tactile ou sur casque VR, mais à l’inverse
le mettant à distance avec une manette.