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Media Do Not Exist: Performativity and Mediating Conjunctures by Jean-Marc Larrue and Marcello Vitali-Rosati offers a radically new approach to the phenomenon of mediation, proposing a new understanding that challenges the very notion of medium. It begins with a historical overview of recent developments in Western thought on mediation, especially since the mid 80s and the emergence of the disciplines of media archaeology and intermediality. While these developments are inseparable from the advent of digital technology, they have a long history. The authors trace the roots of this thought back to the dawn of philosophy. Humans interact with their environment – which includes other humans – not through media, but rather through a series of continually evolving mediations, which Larrue and Vitali-Rosati call ‘mediating conjunctures’. This observation leads them to the paradoxical argument that ‘media do not exist’. Existing theories of mediation processes remain largely influenced by a traditional understanding of media as relatively stable entities. Media Do Not Exist demonstrates the limits of this conception. The dynamics relating to mediation are the product not of a single medium, but rather of a series of mediating conjunctures. They are created by ceaselessly shifting events and interactions, blending the human and the non-human, energy, and matter.
Si l’avènement et la diffusion massive du téléphone intelligent et des autres dispositifs mobiles ont déjà fait l’objet de plusieurs études, notamment dans les domaines des sciences cognitives et de la sociologie, les analyses littéraires à cet égard demeurent rares, surtout dans le monde francophone. Cependant, les écrivains ont de plus en plus recours aux potentialités offertes par ce type de support afin d’explorer de nouvelles possibilités littéraires. En analysant quelques-uns de ces exemples, nous allons nous demander de quelle manière les dispositifs mobiles changent notre rapport à la littérature : comment la mobilité et la portabilité intrinsèques à ces dispositifs, la géolocalisation dont ils sont dotés et les nouvelles interfaces conçues pour eux influencent-elles nos pratiques de lecture et d’écriture ?
Comment penser l’espace numérique et rendre compte de son caractère à la fois structuré, mouvant et collectif ? Comment trouver un dispositif qui permet un dialogue ouvert, parvenant à saisir le sens des infrastructures numériques, sans les cristalliser en une essentialisation appauvrissante ? L'échange de courriels a semblé aux auteurs le moyen le plus approprié de faire de la théorie et de mettre en place un geste de pensée qui s’accorde avec la culture numérique, permettant d’envisager cette dernière avec un regard critique. Pendant un an et demi (de septembre 2015 à mars 2017), Éric Méchoulan et Marcello Vitali-Rosati ont donc échangé questions et réponses, afin d’essayer d’identifier les caractéristiques du numérique — espaces, temps et enjeux politiques — en continuité avec la tradition du dialogue philosophique.
Les médias existeraient-ils sans la littérature ? Pourrait-on parler de « télévision », de « photographie », de « cinéma » ou du « numérique » sans que ces dispositifs aient aussi été construits, institutionnalisés et même parfois déconstruits dans l’imaginaire collectif par la littérature et son discours ? À l’heure où le numérique semble encore s’inventer, le présent dossier vise à souligner le rôle du fait littéraire dans la construction de nos médias. En même temps, l’hybridation médiatique de notre contemporanéité numérique rend nécessaire une réflexion sur la capacité des médias à se réinventer réciproquement, renouvelant chaque fois l’ordre du discours et la fonction de la littérature. En raison de sa capacité à témoigner de l’hétérogénéité de notre univers médiatique, la littérature offre un terrain privilégié – où tout reste encore à faire – pour mener une telle recherche.
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