Colloque international « Vivre par(mi) les écrans : passé et avenir »

Il est désormais évident - d'autant plus depuis la pandémie de la COVID-19 - que « les écrans ne sont pas de simples surfaces montrant des images » (Bodini et al. 2020) : ils rendent possible notre rapport avec le monde, ils sont même devenus notre mode privilégié d'accès au monde. Dans ce sens, le débat sur les écrans ne peut plus être centré sur une prétendue « irréalité » du monde numérique. Une nouvelle question émerge : à qui appartiennent ces écrans? Qui produit et structure les interfaces avec lesquelles nous habitons le monde? Dans mon intervention, je montrerai de quelle manière une poignée d'entreprises - on y fait habituellement référence avec l'acronyme « GAFAM » - est en train de monopoliser nos moyens d'être au monde en les uniformisant et en les appauvrissant. Le problème ne réside donc pas dans le fait que nous passons notre temps sur « des écrans », mais dans le fait que nous le passons sur « un » écran. Est-il possible de retrouver une pluralité de modes d'habiter le monde?