Marcello Vitali-Rosati

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Marcello Vitali-Rosati est professeur titulaire au département des littératures de langue française de l'Université de Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques.

Il développe une réflexion philosophique sur les enjeux des technologies numériques: le concept de virtuel, l'identité numérique, les notions d’auteur et d'autorité, les formes de production, légitimation et circulation du savoir à l'époque du web, et la théorie de l'éditorialisation - dont il est l'un des contributeurs les plus actifs.

Il est l'auteur de nombreux articles et monographies et exerce également une activité d'éditeur en tant que directeur de la revue Sens public et co-directeur de la collection "Parcours Numériques" aux Presses de l'Université de Montréal.

En tant que titulaire de la Chaire sur les écritures numériques, il dirige plusieurs projets en humanités numériques, particulièrement dans le domaine de l'édition savante. C'est dans ce cadre que sont notamment développés des plateformes d'édition de revues et de monographies enrichies, un logiciel d'édition d'articles scientifiques ainsi qu'une plateforme d'édition collaborative du Codex Palatinus 23.

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Publications

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Marcello Vitali-Rosati, « What is editorialization ? », Sens Public, janvier 2016.

This paper is the result of eight years of work on the concept of editorialization that was done in the context of the international seminar “Écritures numériques et éditorialisation”, which I have been co-organizing with Nicolas Sauret since 2008. I propose a definition of editorialization as the set of dynamics that produce and structure digital space. These dynamics can be understood as the interactions of individual and collective actions within a particular digital environment. Starting from this definition I try to describe how authority works in digital space.

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Marcello Vitali-Rosati, « Pornspace », Medium, 2016, p. 307‑317.

Du pornographique au numérique : homologie normative dans deux espaces contraints. La pornographie subvertit les règles de notre « espace principal » : elle implique ainsi la production d’un espace autre, celui que Foucault appelait « hétérotopie ». Beatriz Preciado a déjà souligné cet aspect en proposant le terme de « pornotopie ». L’hétérotopie est un espace réel mais parallèle à « l’espace principal » où se déroule la majorité de la vie sociale. [...]

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Marcello Vitali-Rosati, « La littérature numérique, existe-t-elle? », Digital Studies / Le champ numérique, février 2015.

Cet article essaie d’analyser la définition de “littérature électronique” donnée par l’Electronic Literature Organization et de comprendre le rapport entre littérature électronique et littérature numérique. La thèse défendue ici est que ce changement d’adjectif cache un changement du statut théorique de l’objet que l’on essaie de définir. Il y a encore quelques années, la définition de la littérature électronique s’axait sur les outils utilisés pour produire les œuvres littéraires et les analyses critiques se concentraient alors sur des objets produits à l’aide de nouvelles technologies. Le passage à l’adjectif “numérique” détermine un changement de perception : désormais, on se réfère davantage à un phénomène culturel qu’aux outils technologiques et, dans cette perspective, l’enjeu n’est plus d’étudier les œuvres littéraires produites grâce à l’informatique, mais de comprendre le nouveau statut de la littérature à l’époque du numérique. Pour démontrer cette thèse, l’article propose l’analyse d’un exemple littéraire récent : la trilogie 1984 d’Éric Plamondon.

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Marcello Vitali-Rosati, « Paratexte numérique : la fin de la distinction entre réalité et fiction? », Cahiers ReMix, vol. 1 / 5, 2015.

L’idée que je voudrais essayer d’explorer est la suivante: les éléments paratextuels ont une fonction de seuil entre le hors-texte et le texte; par ce biais, ils nous permettent aussi le passage entre le niveau extradiégétique et le niveau diégétique, et, finalement, dans le cas de la littérature, entre réalité et fiction. Si ce modèle est assez défini dans le cas de l’édition papier, l’espace numérique a tendance à le rendre de plus en plus flou. Dans le Web, tout est texte et/ou paratexte; le même élément textuel (une adresse URL, par exemple) peut servir pour déclarer un passage à la fiction ou pour nous faire acheter quelque chose sur un site de ventes en ligne, ou encore pour regarder la météo ou pour gérer notre compte en banque.

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Marcello Vitali-Rosati, « Les algorithmes de l’amour », MuseMedusa, 2014.

Les sites de rencontres – en anglais Online dating systems – ont, depuis plusieurs années, acquis une place centrale dans nos pratiques sociales. Comment analyser ce phénomène? Comment le comprendre? La question n’est pas tant de savoir si les sites de rencontres donnent ou non lieu à de «vraies» rencontres, mais plutôt sur quels types de valeurs ils se basent et quelles valeurs ils produisent. En d’autres mots, il est nécessaire d’essayer de comprendre l’idée d’amour telle qu’elle est proposée par ces services. Je me concentrerai ici sur les sites qui sont explicitement axés sur l’idée d’amour : l’objectif de ces plateformes est de rendre possible une rencontre à partir de laquelle pourra naître une relation amoureuse durable. Dans cet article j’essaierai de comprendre quelle conception de l’amour se cache derrière les règles des algorithmes de ces sites.

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Marcello Vitali-Rosati, « Les revues littéraires en ligne : entre éditorialisation et réseaux d’intelligences », Études françaises, vol. 50 / 3, 2014, p. 83.

Cet article propose un état des lieux sur les revues littéraires numériques. Cette tâche pourrait sembler facile si l’on considère que ces expériences existent depuis très peu de temps. Les premières revues en ligne apparaissent, en effet, au début des années 1990. Pourtant, la question est beaucoup plus complexe que ce que l’on pourrait penser, et cela, pour une série de raisons qui seront analysées dans cet article. Il n’est tout d’abord pas évident de s’entendre sur ce que l’on définit par l’expression « revue littéraire numérique ». D’une part car on fait référence, avec le mot « numérique », à une série d’expériences et de pratiques hétérogènes et différentes qui peuvent difficilement être regroupées ensemble. D’autre part parce que ce qu’on appelle désormais la « révolution numérique » a déterminé des changements importants quant au sens des contenus, de leur production, de leur validation et de leur distribution et a par conséquent fortement affecté la signification du mot « revue » lui-même. Il faudra ainsi prendre séparément en considération une série de phénomènes différents et essayer de rendre compte de pratiques hétérogènes qui se chevauchent et empiètent l’une sur l’autre. L’article proposera d’abord une analyse des enjeux de la numérisation des revues, à savoir le processus de transposition des revues papier au format électronique. Il s’attaquera ensuite aux expériences des revues numériques dès leur création pour comprendre s’il y a une différence, et laquelle, entre les premières et les secondes. Pour finir, on tentera de comprendre en quoi le numérique en tant que phénomène culturel — et en particulier les changements de diffusion et de circulation des contenus ainsi que les différentes formes de ce que l’on appelle désormais « éditorialisation » — a transformé l’idée même de revue et donné lieu à des pratiques et à des expériences complexes et hybrides dont la place dans le panorama culturel est difficile à saisir.

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