Michael E. Sinatra est professeur d'anglais à l'Université de Montréal. Formé en romantisme à Oxford et spécialiste de Leigh Hunt, il est impliqué dans la publication numérique et les humanités numériques depuis vingt ans. Il est le rédacteur-fondateur de la revue électronique à comité de lecture financée par le CRSH, Romanticism on the Net (fondée en 1996 à Oxford et hébergée sur la plate-forme Érudit depuis 2002), qui a étendu son champ d'action à la période victorienne en 2007 et a changé de nom en Romanticism and Victorianism on the Net (RaVoN). Aux côtés de Marcello Vitali-Rosati, il a lancé au printemps 2014 une série de publications innovantes intitulée « Parcours numériques », qui comprend le volume Manuel des pratiques de l’édition numérique. Il est également le chef d'équipe du « Groupe de recherche sur les éditions critiques en contexte numérique ».
Cet article se veut exploratoire en deux temps : une piste de réflexion sur l’impact du numérique sur les sciences humaines, et une lecture de l’essai Le nénuphar et l’araignée de Claire Legendre, publié le 4 février 2015 chez Les Allusifs. Notre hypothèse est qu’il est nécessaire de jeter les bases d’une théorie et d’une pensée du numérique, comme de poursuivre et de favoriser l’implémentation de nouveaux outils de recherche conçus par et pour les humanités, en lien direct avec les questions d’édition, de diffusion, d’encodage, de fouille, de curation, ou encore de visualisation et de représentation des données textuelles, sonores et visuelles. Cet article propose ainsi une première piste d’exploration de l’usage de ces nouvelles possibilités pour la littérature québécoise.
La Chaire de recherche participera activement au Congrès 2016, dans le cadre de la conférence de la Société Canadienne des Humanités numériques (CSDH/SCHN).
Calgary
La CRC sur les écritures numériques s'associe au projet Technès afin de repenser le cinéma et ses techniques dans son histoire et à l’heure du numérique.
Le constat duquel part notre idée de colloque est très simple : tout le monde s’accorde à dire que la réflexion sur le numérique est une priorité, mais l’on est encore loin d’avoir une définition précise des méthodes pour développer cette dernière, des œuvres et des auteurs à considérer comme référents dans ce domaine et d’un langage qui puisse être partagé par la communauté des chercheurs et compris par le grand public. L’analyse du monde numérique doit donc être en premier lieu une réflexion sur la culture numérique et non seulement sur les outils. Pareillement, avec le changement des supports, des modalités de publication, des mécanismes de visibilité, d’accessibilité et de circulation des contenus, c’est l’ensemble de notre rapport au savoir qui se trouve remis en question. Il est nécessaire de mettre en place une recherche qui puisse avoir une fonction structurante dans le développement d’une théorie et d’une pensée du numérique mais aussi dans l’implémentation de nouveaux outils de recherche et de visualisation conçus pour les humanités. Le numérique touche désormais l’ensemble de notre vie. Nous vivons dans une société numérique et dans une culture numérique. Les transformations qui ont engendré ce monde numérique se sont produites très rapidement et n’ont pas laissé le temps de développer une réflexion structurée capable de les comprendre. Il est impératif de créer au plus vite des repères théoriques permettant de situer notre culture numérique par rapport à notre vision du monde et aux catégories conceptuelles qui ont structuré nos valeurs, nos traditions et notre imaginaire.