Le présent article, sous la double forme d’un scénario et d’une enquête, se veut une réflexion volontairement ouverte sur ce qui sera défini comme les « fictions du vide », sur leurs différents modes d’apparition et sur les diverses figures qu’elles sont en mesure de proposer. Le point de départ de l’enquête se construit depuis la reprise d’une pensée de Deleuze sur ce qu’il nomme la « petite forme » cinématographique, accompagnée d’exemples choisis dans la filmographie de Chaplin, de Lubitsch et de Mike Nichols. Le second moment de l’enquête sera littéraire, afin de suivre la trajectoire intermédiatique des fictions du vide et ainsi de rendre compte de leur capacité d’adaptation. Les œuvres considérées, pour des raisons différentes, seront À la recherche du temps perdu et Le Docteur Faustus. Ce parcours expressément bifurquant sera finalement l’occasion d’interroger la portée des fictions du vide en rapport avec l’acte même qui consiste à les interpréter.
Comment penser une philosophie de la nature en la rapportant à un individu existant ? Voilà le problème de ce texte. Mais d’abord, qu’est-ce qu’une philosophie de la nature ? Prenons l’exemple du jeune Schelling, celui de l’Introduction à l’Esquisse d’un système de philosophie de la nature : la philosophie de la nature s’y présente comme une «science nécessaire du système du savoir», une «physique, mais une physique spéculative» dont l’objet n’est pas tant l’organisation des corps tels que nous les percevons que les principes a priori que ces corps supposent.
Le journal correspond à un atelier d'entraînement de la pensée où il devient possible de réécrire l'écrit. C'est-à-dire, c'est un lieu de flânerie, où l'auteur produit sa pensée et crée en toute liberté. Ce recueil d'idées déposées dans ce journal est l'essence de ce qui deviendra ensuite l'article, la thèse, le livre, où la forme et le contenu seront contraints par les règles orthographiques, grammaticales et syntaxiques. Le journal rend possible cette réflexivité immédiate et est garante de l'émergence de l'idée avant sa transformation et sa théorisation. The diaries is a training workshop of the mind where it is possible to rewrite the writing. That is to say, it is a place to scroll, where the author creates and produces his thoughts freely. This collection of ideas submitted in this diary is the essence of what later become the diary's thesis, the book, where the form and content will be constrained by the rules of spelling, grammar and syntax. Diaries makes this immediate reflexivity possible and guarantees the emergence of the idea before its transformation and theorization.
Perception et virtuel; les deux termes qui composent le titre de ces pages peuvent sembler dans un premier temps les membres d'une opposition ne trouvant aucune synthèse. D'une part il y aurait la matérialité concrète de la perception, clé de tout rapport que nous pouvons avoir avec le monde; de l'autre l'abstraction, l'immatérialité, la fatuité du virtuel. On pourrait penser que si la perception rend touchable l'intouchable, le virtuel, tout au contraire, rend intouchable le touchable. Mais à bien considérer ces deux termes, s'ils sont membres d'une polarité, ils le sont à la façon de deux aimants qui se repoussent d'un côté, et s'attirent de l'autre. Le but de mon discours sera de jouer avec ces deux mots afin d'approfondir leur structure et de prendre en compte leurs croisements, leurs entrelacements, leur chiasme.
Le web est un espace d'action. Cette affirmation pose tout de suite une série de questions : en premier lieu, quelles sont les actions sur le web? On pourrait, en effet, être tenté de considérer le web comme un simple outil de communication : le web serait un média comme la radio, les journaux ou la télévision, mais un peu plus complexe techniquement et, en plus, caractérisé par le fait que la communication est bidirectionnelle - à savoir, chaque récepteur est aussi un émetteur. [...]
Aujourd'hui, Facebook est vraiment ennuyeux. Il n'y a rien, rien de rien, rien du tout. Une amie voyage seule en Écosse et publie les photos de ses repas : hier elle a pris du bacon au [...]
Le web est un espace d’action. Cette affirmation, qui sera la thèse fondamentale de ces pages, pose tout de suite une série de questions. En premier lieu, quelles sont les actions sur le web ? Ensuite, qui est l’acteur ? Parle-t-on d’acteurs ou d’auteurs ? Je ne pourrais prétendre donner ici une réponse à ces questions ; l’ambition de cet article se limite à en illustrer les enjeux pour approfondir la compréhension de notre monde numérique.
Qu’est-ce qu’une identité virtuelle ? Quel est le rapport entre l’usager et son "profil" - par exemple son profil Facebook ? Et encore, qu’est-ce que l’espace du web et quel est son rapport avec l’espace où nous vivons ? Utilisant la notion foucauldienne d’hétérotopie, cet article cherche à ouvrir des pistes de recherches pour mieux comprendre les enjeux des identités numériques.
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