Colloque Humanistica 2021

10 mai : 15h15-15h45 (heure de l'Europe)
Communications orales : Seconde traversée (Défteros ploús) : nouvelles et développements du projet d’édition collaborative numérique de l’Anthologie Palatine

Quel peut être le sens de cette épigramme au milieu de l'immensité de contenus que nous propose le Web ? Que signifie aujourd'hui lire un texte héllénistique (l'auteur de cette épigramme est Méléagre [Ier siècle av.JC]) qui nous a été transmis grâce à un manuscrit du Xe siècle ? Comment le lecteur ou la lectrice peut contribuer à la transmission de l'épigramme et à faire en sorte que ce contenu continue à exister dans l'imaginaire collectif à venir ?

C'est à ces questions que nous avons consacré la première phase du projet d'édition collaborative numérique de l'Anthologie Palatine - un projet porté par la CRCEN1 et financé par le CRSH-Savoir2 — destiné à enrichir, valoriser et actualiser ce corpus classique fragmentaire. L'Anthologie palatine est un recueil qui rassemble plus de 4 000 épigrammes grecques allant de la période classique à la période byzantine (Cameron 1993). Considérant l'objet anthologique commme étant à la fois un objet de recherche spécialisé et un lieu d'intelligence et d'imaginaire collectif (Lévy 1994, 29; Doueihi 2011 ; Vitali-Rosati 2017), le projet dans un premier temps visait à établir un espace ouvert en lecture comme écriture à tout utilisateur ou utilisatrice. Il est possible d'éditer (établir une version, proposer une traduction, aligner version et traduction), et de documenter l'épigramme (ajouter des mots-clefs, associer l'épigramme à un contenu externe).

10 mai : 15h45-16h15 (heure de l'Europe)
L’utilisation de l’outil Stylo dans le cadre de la revue Sens public

Le fait d'un dialogue au sein même du discours scientifique entre l'auteur·e et les autres acteurs de l'édition modifie la perception et les pratiques éditoriales au sein de la revue pour favoriser le sentiment d'un travail qui, au-delà d'être commun, s'inscrit dans un collectif ouvert et dans la (re)connaissance entre les individus de ce collectif et entre les différents praticien·ne·s de Stylo. Il nous semble déterminant de présenter, dans le cadre d'une communication, un retour d'expérience de l'utilisation de cet outil pour l'édition de la revue Sens public tout en contextualisant sa création et son usage dans l'objectif d'une conversation scientifique (Sauret 2018).

10 mai : 17h-19h (heure de l'Europe)
Atelier et formation (Atelier de formation 1)
Écriture et édition scientifiques avec l’éditeur de texte Stylo

Dans cet atelier, nous présenterons comment Stylo est utilisé quotidiennement comme outil d'écriture et d'édition pour une revue scientifique (Sens public), et comment il peut être utilisé par les chercheurs et les étudiants, individuellement ou collectivement. Les participants auront la possibilité de tester et d'éditer leur propre texte dans Stylo. Stylo est actuellement utilisé par une petite communauté grandissante, et il est disponible depuis 2020 parmi les services proposés par la TGIR Huma-Num (https://stylo.huma-num.fr). Au cours de l'atelier, nous souhaitons aussi recueillir des commentaires sur l'outil : son interface, son ergonomie et sa convivialité, mais aussi sur les pratiques d'écriture scientifique que Stylo pourrait intégrer.

11 mai : 14h-16h45 (heure de l'Europe)
Groupe de travail Littérature et numérique : les sessions d’atelier du groupe CCLA

Les premières sessions ont été successivement consacrées aux enjeux de l'écriture (écriture et matérialité de l'environnement numérique), à l'écriture sémantique (avec le langage de balisage léger Markdown) et au système de gestion de versions de textes (avec Git, un logiciel habituellement utilisé en informatique). Les présentations et les enregistrements sont disponibles sur le site web du groupe : https://ccla.digitaltextualities.ca.

12 mai : 14h00-17h30 (heure de l'Europe)
Les éditions critiques numériques: langues, textes et fragments - Alessi Robert, CNRS UMR 8167 «Orient & Méditerranée» (Paris) - Marcello Vitali-Rosati, Université de Montréal

Les grandes collections d'éditions critiques imprimées déterminent depuis le XIXe siècle les standards de qualité dans la suite desquels il semble aujourd'hui naturel que les éditions numériques s'inscrivent. Celles-ci offrent cependant deux avantages majeurs: celui de fournir des textes à partir desquels il est possible réaliser des recherches, des corrélations ou encore des extractions de données et celui d'offrir un accès libre et à la fois respectueux de la propriété intellectuelle des éditeurs. Toutefois, la rigueur scientifique et la présence d'un apparat critique ne suffisent pas: pour prendre ici un exemple, l'encodage strict — et non fac-similaire — des données ne permet pas de produire naturellement des apparats critiques tels que ceux que les grands savants nous ont habitués à lire en latin. D'un autre côté, il ne faut pas oublier que la rigueur de l'encodage produit des éléments certes invisibles mais extrêmement précieux, tels que l'encodage précis des variantes textuelles, la segmentation des textes donnés dans différentes langues, les éléments de contexte des fragments, voire la corrélation des termes techniques d'une langue à l'autre. Le débat pourra porter aussi bien sur la définition de ces standards qu'il n'est pas aisé de réunir aujourd'hui dans les éditions numériques, que sur les méthodes et les langages à mettre en œuvre et à apprendre pour les atteindre. On tentera également de mesurer quelle est l'influence des méthodes d'encodage des données sur la présentation au lecteur des différents appareils de notes critiques.

L'intégralité du programme est disponible sur le site du colloque.